La Grande Vitrine

Galerie d’art photographique à Arles

​MA GÉNÉRATION

Juillet – octobre 2021

L’esprit de l’Afrique exprime toute sa liberté à la Grande Vitrine. Les regards des cinq photographes africains que la galerie arlésienne expose cet été sont essentiels. Ils incarnent chacun à la fois la diversité et la singularité de leur génération. Ils parta gent la soif de s’approprier l’histoire de l’Afrique qu’ils conjuguent à l’urgence d’écrire, de documenter et de transmettre.

Hic et nunc – La génération invitée à la Grande Vitrine n’est pas dans le passé ni l’attente. Le temps de la photo, c’est celui de l’action et la portée de leurs images est sans limite. Le lieu et le tempo qu’ils revendiquent avec force : c’est ici et maintenant.

Des écritures essentielles – Alun BE, Gabriel DIA, Polo FREE, Darios TOUSSOU et Pamela TULIZO parlent d’universel, d’inclusion et rassemblent sans hors-champs. Les migrants sont des voyageurs comme les autres. La danse n’exclut plus les genres. Les femmes sont dans la photo et ce sont elles qui la font. La vibration des identités multiples est leur culture. Avec grâce, le message sur la photo est engagé dans cette liberté essentielle de vivre et d’exprimer.

Une génération à regarder, apprécier et collectionner sans modération.

LES RENDEZ-VOUS DE LA GRANDE VITRINE

À ARLES ET AILLEURS

Voyages et autres danses

du 4 au 9 juillet
lors de la semaine professionnelle des Rencontres d’Arles
Exposition dans la crypte de la Grande Vitrine
avec Alun BE, Gabriel DIA, Polo FREE et Darios TOUSSOU.
Visite sur RDV et rencontre avec Gabriel DIA tous les soirs à 19h30.

Lancement d’African Photo

Une invitation à la réflexion sur le regard porté sur l’Afrique.
Appel à participation.
Comité curatorial pour une exposition

L’exposition arlésienne : Enfer paradisiaque, voyages et autres danses

du 15 août au 30 octobre
Exposition à la Grande Vitrine
avec Alun BE, Gabriel DIA, Polo FREE, Darios TOUSSOU et Pamela TULIZO.
Performances et rencontres avec Gabriel DIA et Pamela TULIZO.

PAMELA TULIZO

Pamela TULIZO, diplômée du Market Photo Workshop de Johannesburg, est née en 1993 au Congo. Son travail Double identité est lauréat de l’édition 2020 du Prix Dior de la photographie – en partenariat avec Luma Arles et l’École de la photographie d’Arles. La série L’enfer paradisiaque réalisée en juin 2021 à Goma a été inspiré par la crise sanitaire du Covid. Elle généralise toutes les crises du Congo ou d’ailleurs afin d’interpeller les gouvernements à se préoccuper de la population.

Mon histoire est unique et personne ne peut la raconter comme moi. Il est grand temps que l’on s’approprie notre histoire et que nous la racontions avec notre propre manière d’exprimer nos mots. L’Afrique a beaucoup à offrir en termes de talents. On a tout ce qu’il faut pour cela. C’est ce que je fais. Je raconte mon histoire à travers les autres femmes. Je couvre les histoires des autres femmes à travers moi- même. Et je rejoins cette grande communauté des artistes qui veulent raconter l’histoire de l’Afrique par eux-mêmes.

Anonymous Face Dario Tossou

GABRIEL DIA

Gabriel DIA est né au Sénégal.
Tout d’abord photographe autodidacte, il est sélectionné par la Bourse du talent et major de l’école parisienne Efet en 2020. Il accumule depuis les reconnaissances avec le prix Picto de la Mode et une sélection pour le festival de Hyères.

Cette série d’autoportraits rend hommage à une danse sénégalaise réservée aux femmes, le Sabar. Les hommes qui osent la danser se font traiter d’homosexuels. Cela fut mon cas à l’âge de 6 ans. Ce souvenir de ma mère venant me chercher en furie dans cette foule de femmes a hanté mon enfance et mon adolescence. Il a sûrement été décisif dans mon choix de m’exiler en France à l’âge de dix-huit ans, sous prétexte de faire des études. Aujourd’hui, je décide de danser à nouveau le Sabar, la tête coupée ou encore me dissimulant derrière un négatif qui opère comme un voile protecteur. Une façon d’affirmer mon homosexualité et de soulever la question de sa condamnation au Sénégal.

ALUN BE

Alun BE est un photographe portraitiste autodidacte, architecte de formation franco-sénégalais, né en 1981 à Dakar. Il vit et travaille entre le Sénégal, la France et les États-Unis. Il a été invité à la Biennale de Dakar 2016 et ex- pose au Musée du quai Branly – Jacques Chirac. Sa série Empowering Women rassemble les portrait de femmes –héroïnes africaines– qui toutes pourraient faire la couverture de Time : Ce sont des femmes qui, parties de rien, ont construit des empires.

Je fais partie de cette nouvelle génération d’artistes africains. On est allergique à la victimisation du continent africain, qui dit que c’est la faute aux différentes colonisation qu’au- jourd’hui l’Afrique a du mal à émerger. Nous prenons en main notre destinée, nous racontons notre histoire avec nos propres mots et notre propre sensibilité. L’Afrique sera pas respectée tant qu’elle ne se respectera pas elle-même. Elle doit pouvoir admirer sa grandeur et la faire jaillir.

POLO FREE

Polo FREE, né au Cameroun en 1993, est photographe autodidacte résidant à Tanger depuis 2013. Militant, il fonde l’as- sociation Voie des Migrants qui vient en aide aux personnes les plus démunies. Il documente la vie des migrants africains au Maroc.

Les sujets de mes portraits ne sont pas des migrants, les personnes que je photographie sont des voyageurs. Il veulent voyager pour l’amour ou gagner de l’argent, par la curiosité et pour la découverte d’autres cultures… Ce ne sont pas des mannequins qui offriraient un portrait dénué de vie réelle. Ils ne sont pas anonymes, je discute avec eux pour les connaître et capturer l’émotion. Ils ont des droits aussi je reverse 10% de la vente des tirages aux personnes photographiées.

Dario Tossou

Darios Samson BONBERGER TOSSOU est un photographe béninois né en 1991. Après une licence en audiovisuel, il choisi la photographie dans sa rage de vouloir s’en sortir et puise sa force dans ses talents.

Chaque personne est composé de multiples identités. Le corps physique n’est qu’enveloppe matérielle. Je révèle dans ma série Anonymous les personnages qui sont au fond de chacun. Par la danse et la peinture, je fais apparaître les êtres issus de toutes nos richesses enracinées au plus pro- fond de notre culture africaine.

Anonymous Face Dario Tossou